Racisme animal - Blacksad volume 2 - Arctic Nation

Publié le par petite pelote

Bien évidemment j'ai fini par craquer et par me procurer l'intégralité des volumes disponibles des aventures du matou évoquées dans l'article précédent. De fait, me voici de retour pour chroniquer les tomes un par un... voici donc la présentation du deuxième, intitulé Arctic Nation

 

Un titre des plus mystérieux. Une couverture très claire, fond de tempête de neige et d'avion écrasé en arrière plan avec notre matou tenant un bambin emmitouflé dans ses bras. En la regardant, on se pose bien des questions... avant de plonger dans le vif du sujet.

 

Un nouveau personnage apparaît dans les premières pages. Sur une scène de crime où un oiseau noir a été retrouvé pendu, Blacksad rencontre une fouine très fouinante, un journaliste se faisant appeler "Weekly". Il pue, il est trop curieux et de premier abord, notre chat noir préféré ne semble guère l'apprécier. Cette rencontre sera cependant déterminante pour la suite mais le vif du sujet n'est pas encore là.

 

Il s'agit d'une disparition d'enfant.

 

Une fillette — petit animal noir — s'est volatilisée et sa mère n'a pas porté plainte par crainte du racisme de la police. Blacksad a été engagé par l'institutrice de l'enfant. Il se trouve effectivement que le chef de la police du quartier, un ours blanc nommé Hans Karup, a une double casquette : celle d'un flic et celle d'un chef de micro-mouvement extrémiste répondant au nom d'Arctic Nation, nous y voilà enfin. Les événements qui s'ensuivent justifient également le titre en un sens puisque cette histoire fait froid dans le dos. Racisme, vengeances personnelles, perversions, rien ne nous est épargné. Comme dans l'opus précédent, nous sommes confrontés au revers de la médaille, à ce que les puissants cachent derrière leur dos. L'issue de l'intrigue est en nuances de gris, à savoir que notre matou — noir avec son museau blanc, ce qui revient à dire qu'il n'appartient à aucune communauté de couleur — y laissera quelques poils de plus. Ceci étant, grâce au journaliste Weekly que nous reverrons dans les volumes suivants, l'album se referme sur un éclat de rire.

 

A la différence de Quelque part parmi les ombres, qui était une enquête policière toute simple, Arctic Nation est donc un album plus engagé. Il nous décrit cette Amérique d'avant le rêve de Martin Luther King, ce soi-disant pays des libertés dont les lois raciales ont notamment causé la mort de la chanteuse de jazz Bessie Smith (décédée devant un hôpital réservé aux Blancs alors qu'elle venait de se faire renverser par une auto), il évoque le Ku-Klux-Klan dans toute son horreur sans pour autant évoquer l'idée que le pire peut se trouver ailleurs.

 

Là encore, les personnages incarnés par des animaux sont tristement humains et nous rappelle en un sens... que l'être humain est un animal. Ce qui donne à réfléchir. L'ensemble reste très réussi, toujours les mêmes dessins magnifiques, les personnages attachants avec lesquels on rit un peu et frissonne beaucoup... en attendant d'autres aventures.

 

Notez cependant ceci : les troisièmes de couverture sont à ne pas rater. Je ne vous dirai pas pourquoi mais ne pas les regarder avec attention serait une erreur ^_^

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